Qui est Alan Seeger ?

 

Alan_Seeger

Né à New York le 22 juin 1888, Alan Seeger grandit à Staten Island face à la statue de la Liberté. De 1906 à 1910 il poursuit ses études à Harvard puis part vers Paris en 1912. Amoureux de la ville Lumière, il y écrits des articles pour le journal Mercure de France en même temps que pour d’autres journaux. Il rédige alors des poèmes.

Dès le début de la première guerre mondiale, il défile auprès de ses compatriotes américains qui avaient décidé de se battre pour la France. Le 24 août 1914 il s’engage à la Légion Etrangère, au 2e régiment de marche du 2e étranger de Toulouse. Il sert alors à la 1ère section, bataillon C.

Le 04 octobre 1914 il combat dans les Marais de Saint Gond (bataille de la Marne) puis du 27 octobre au 17 juin au Chemin des Dames avant de partir dans la Haute-Saône et de revenir en Champagne.

En 04 juillet 1916, jour de la fête nationale américaine, il est tué au combat devant Belloy-en-Santerre.

Il est décoré à titre posthume de la Médaille Militaire ainsi que de la Croix de guerre 1914-1918 avec palme.

Ses écrits ont été publiés en français en 1918 chez Payot. On y trouve son Journal, des lettres et une vingtaine de poèmes dont l’un est réputé pour être un des poèmes préféré du Président américain John F. Kennedy : « J’ai un rendez-vous avec la Mort » (que vous trouverez ci-dessous).

 

I have a rendezvous with Death
At some disputed barricade,
When Spring comes back with rustling shade
And apple-blossoms fill the air
I have a rendezvous with Death
When Spring brings back blue days and fair.

J’ai un rendez-vous avec la Mort
Sur quelque barricade âprement disputée,
Quand le printemps revient avec son ombre frémissante
Et quand l’air est rempli des fleurs du pommier
J’ai un rendez-vous avec la Mort
Quand le printemps ramène les beaux jours bleus.

It may be he shall take my hand
And lead me into his dark land
And close my eyes and quench my breath
It may be I shall pass him still.
I have a rendezvous with Death
On some scarred slope of battered hill
When Spring comes round again this year
And the first meadow-flowers appear.

Il se peut qu’elle prenne ma main
Et me conduise dans son pays ténébreux
Et ferme mes yeux et éteigne mon souffle
Il se peut qu’elle passe encore sans m’atteindre.
J’ai un rendez-vous avec la Mort
Sur quelque pente d’une colline battue par les balles
Quand le printemps reparaît cette année
Et qu’apparaissent les premières fleurs des prairies.

God knows ’twere better to be deep
Pillowed in silk and scented down,
Where Love throbs out in blissful sleep,
Pulse nigh to pulse, and breath to breath,
Where hushed awakenings are dear
But I’ve a rendezvous with Death
At midnight in some flaming town,
When Spring trips north again this year,
And I to my pledged word am true,
I shall not fail that rendezvous.

Dieu sait qu’il vaudrait mieux être au profond
Des oreillers de soie et de duvet parfumé,
Où l’Amour palpite dans le plus délicieux sommeil,
Pouls contre pouls et souffle contre souffle,
Où les réveils apaisés sont doux.
Mais j’ai un rendez-vous avec la Mort
A minuit, dans quelque ville en flammes,
Quand le printemps revient vers le nord cette année,
Et je suis fidèle à ma parole,
Je ne manquerai pas à ce rendez-vous-là.